Des chiffres, des chiffres, des chiffres, Stoooop !

Septembre 2023

À vouloir tout quantifier, sommes-nous en train de devenir des bases de données sur pattes ? Le nombre de verres d’eau, combien de livres, combien j’ai dépensé etc… Il est temps de ralentir et peut être ne garder que ce qui est bon pour ta santé mentale ?

Un homme criant dans un mégaphone avec des icônes illustrant des habitudes de vie

Checker tous les nombres de ta vie

Est-ce que tu peux vérifier le nombre de pas que tu as fait aujourd’hui ? Tu connais par cœur ton nombre de followers sur Insta ? Tu as une petite appli pour compter le nombre de verres d’eau que tu bois chaque jour ? Alors, tu es déjà un adepte du « quantified-self » ou “auto-quantification”.

Cela concerne la mesure et quantification de tous les aspects de la vie quotidienne. Pour cela on peut utiliser des petits carnets pour tout noter ou des applications ou des appareils (comme les montres intelligentes). L’idée c’est de pouvoir accumuler le plus rapidement et facilement des données sur soi. Ce qui est donc le plus valorisé et recherché avec cette course aux données c’est l’évaluation de ses compétences.

Ce système de pensée peut être très efficace et même une avancée quand il s’agit de se placer d’un point de vue médical. En comptant et quantifiant certaines de tes habitudes et en apportant tes statistiques à ton docteur, il sera probablement plus facile de comprendre ce qui va mal ou de voir si, justement, ce qui va.

Déjà adepte ?

Nous sommes nombreux à avoir recours aux to-do list. Pourtant, elles sont bien plus souvent synonymes de stress, de découragement, d’angoisse et de frustration que de réelle efficacité. Mais parce qu’il faut quand même organiser un minimum ses journées et ses projets, celles et ceux qui se sentiraient trop oppressés par les to-do list peuvent recourir à une alternative moins toxique : les did list. Bien plus bienveillante et gratifiante que la to-do list, la did list, ou “liste de choses faites”, permet d’aborder les tâches du quotidien avec davantage de sérénité. Valoriser ce que nous avons accompli, plutôt que de mettre l’accent sur ce qu’il nous reste encore à faire. On écrit fièrement sur un papier tout ce que l’on a effectué au cours de la journée, de la semaine ou du mois 💪

Car, on est bien d’accord, le problème avec les chiffres quand on parle de personnes et d’émotions c’est que, certes, ils peuvent nous aider à améliorer certains aspects de notre vie, à mieux s’organiser et mieux gérer leurs journées mais ça a ses limites pour la santé (mentale) mise à rude épreuve quasi-constamment ; tout, tout le temps, partout.

Tout voir par le prisme des chiffres peut pousser à prendre trop à cœur tout ce qui peut se quantifier, et ne vivre ses émotions qu’à travers la quantité, et non la qualité de notre mode de vie et de nos habitudes.

Anti-chiffres, anti-stress ET anti-écrans

L’un des sujets d’émission sur France Culture dernièrement :notre attention soumise à l’hyperstimulation numérique, philosophie d’un mode de vie.

Est-on capable de recevoir autant d’informations en peu de temps, de correspondre avec autant de personnes, d’envoyer autant d’articles et d’émoticônes, de documents sérieux et de blagues toute la journée et, pour certains d’entre nous, une grande partie de la nuit ? Cette hyperstimulation constante n’est-elle pas dangereuse pour la santé de nos capacités cognitives, de notre faculté d’attention et de notre vie émotionnelle ?

Jusque dans l’univers musical, c’est la ras le bol de la marée de smartphones pendant les concerts. Eh bien un festival australien a justement décidé de coller un sticker sur tous les téléphones à l’entrée, pour nous inciter à profiter du moment plutôt que de le vivre à travers notre écran. Le nom du festival ? “This Never Happened” pour justement dénoncer l’impression que rien n’est réel si on ne le partage pas sur les réseaux sociaux.

Le début d’une petite révolution ?

A Brooklyn, un club d’adolescents cools mais anti-smartphone a vu le jour, le Luddite Club.

Leur iPhone leur pourrissait la vie, ils ont décidé de s’en débarrasser et ils vont beaucoup mieux. Comme le raconte Lola Shub lycéenne à New York et membre du Club « Sans téléphone, j’ai été obligé de vivre ces moments et de les savourer. Je me suis retrouvée à réfléchir à mes plans pour la journée, ou à un souvenir d’il y a cinq ans, ou alors j’essayais de trouver la réponse à un problème qui me stressait. Peu importe ce à quoi je pensais, c’était beaucoup plus vivant et détaillé qu’auparavant, lorsque mon attention était immédiatement détournée par mon téléphone et les vidéos insensées et chronophages qu’il proposait. J’ai trouvé de l’espace, dans tout le temps perdu que j’avais retrouvé, pour penser de façon créative. J’ai aussi commencé à lire davantage et j’arrive à mieux me concentrer. Dans l’ensemble, j’ai l’impression que ma manière de penser s’améliore. » Aujourd’hui, le Luddite Club ne cesse de croître et attire évidemment de nouveaux membres.

Allez, stop on arrête tout ça, fini les chiffres et on se vide la tête avec le sport !

Pour souffler au bon rythme de la rentrée, c’est la reprise du sport qui nous fera le plus grand bien !

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