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Les premières fois

Publié le 15 mai 2025 Mai 2025

Les vacances, les fêtes, les voyages sont propices aux rencontres aussi amicales, que sexuelles et amoureuses. Dans l’imaginaire collectif, « la première fois » est perçue comme un moment idéalisé, qu’il faudrait « réussir ». En réalité, elle est traversée par beaucoup de pression sociale et d’influences diverses comme les amis, la famille ou la culture. D’un point de vue santé, elle est reliée à de nombreux sujets comme les infections sexuellement transmissibles, la contraception , et le consentement. On t’explique tout ce que tu dois savoir pour qu’elle soit une expérience positive ! Et bien sûr, il n’y a pas qu’une première fois dans une vie !


Consentement et communication

Que ce soit avant, pendant, et après un rapport sexuel la communication est très importante. C’est elle qui va permettre d’exprimer et de demander un consentement. Mais aussi de formuler ses désirs. Il peut être intéressant de s’interroger sur ses envies et ses limites bien en amont avant un rapport sexuel afin d’explorer son propre consentement. Cela permettra de mieux le verbaliser.  Il est important de se rappeler que le consentement doit être :

  •  Clair : favoriser le langage verbal pour s’assurer du consentement
  •  Réversible :  on peut le retirer à tout moment, même si le rapport sexuel a déjà commencé ;
  • Eclairé : toute information importante doit être communiquée, comme la présence connue d’une IST chez le ou la partenaire. On doit avoir conscience des risques auxquels on s’expose. Par ailleurs, une personne ivre ou sous une autre substance ne peut pas donner son consentement ;
  • Libre : il ne doit pas y avoir de contraintes ou de pressions émises par la ou le partenaire ;
  • Enthousiaste : il faut en avoir envie
  • Vérifié : il faut demander le consentement à chaque nouvelle pratique, et tout au long du rapport sexuel

Le non-respect du consentement entre dans la catégorie des violences sexuelles qui sont punies par la loi. Dans le cadre d’un rapport sexuel il peut s’agir :

  • D’une agression sexuelle
  • D’un viol s’il y a pénétration

BON A SAVOIR

De nombreuses structures accompagnent les personnes victimes de violences dans leurs démarches juridiques et psychologiques gratuitement. Les plus connues sont les Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) et le Planning Familial. Il existe de nombreuses antennes sur le territoire national.  

Les infections sexuellement transmissibles et la contraception

La sexualité, comme toute pratique comporte des risques, ici les infestions sexuellement transmissibles et le risque de grossesse non désirée. Heureusement, on peut les prévenir avec des réflexes et habitudes simples.

Les infections sexuellement transmissibles sont des virus ou des bactéries qui se transmettent par voie sexuelle : la muqueuse des parties génitales (vulve, vagin, pénis, et anus) ou de la bouche, et les fluides (sperme et cyprine). Pour limiter les risques de contamination et les conséquences, il y a plusieurs possibilités :

  • Le port du préservatif (disponible gratuitement en pharmacie pour les – de 26 ans ; remboursé à 60% par la sécurité sociale et 40% par la mutuelle pour les + de 26 ans) et à utiliser même en cas de prise d’un moyen de contraception tant que les deux personnes n’ont pas été dépistées ;
  • La vaccination contre l’hépatite B et le papillomavirus dont certaines souches sont responsables de cancer comme celui du col de l’utérus ;
  • Le dépistage complet régulier. Il faut compter 6 semaines après un rapport sexuel non ou mal protégé avant de faire un dépistage afin que le temps d’incubation de chaque IST soit respecté. Il est possible de se faire dépister directement en laboratoire sans ordonnance, sur présentation de la carte vitale. Pour les -26 ans, le test sera entièrement pris en charge. Pour les +26 ans, le test est pris en charge à 60% par la sécurité sociale et à 40% par la mutuelle. Ce dépistage est composé de 5 IST : le VIH, l’hépatite B, la syphilis, la chlamydia, et la gonorrhée. Il en existe d’autres qui pourront être accessibles gratuitement sur ordonnance d’un médecin ou d’une sage-femme.

Le préservatif est non seulement efficace contre les IST mais il protège aussi de grossesses non désirées. En cas de rapport non ou mal protégé, il est possible d’avoir recours à la contraception d’urgence, un comprimé qui peut être pris jusqu’à 3 ou 5j après le rapport qui va empêcher la nidation s’il y a eu fécondation, ou bloquer l’ovulation. Il est recommandé de ne pas la prendre trop souvent car elle est très concentrée en hormones et dérègle le cycle naturel. C’est aussi un signe que le moyen de contraception utilisé n’est pas adapté. En outre, il est possible de poser un dispositif intra utérin au cuivre dans les 5j qui suivent le rapport non protégé, il a l’avantage d’être un moyen de contraception efficace et durable. Rapproche-toi d’un professionnel de santé pour trouver la contraception qui sera optimal selon ton mode de vie. La plupart sont pris en charge par la sécurité sociale et les complémentaires santé. Il faut noter qu’aucune contraception est efficace à 100%, et que le risque d’échec existe.

En cas d’échec contraceptif d’urgence ou non, il existe aussi l’interruption volontaire de grossesse (IVG). En France, le délai est de 14 semaines, et deux méthodes sont pratiquées :

  • L’IVG médicamenteuse : elle consiste en une prise de comprimés abortif qui vont expulser les cellules de l’embryon. Il est possible d’y avoir recours jusqu’à 7 semaines. Elle se pratique à l’hôpital, en maison de santé, ou à domicile. Un suivi post IVG aura ensuite lieu pour vérifier que la grossesse est bien terminée, et que tout va bien.
  • L’IVG instrumentale ou chirurgicale : elle consiste à aspirer l’embryon. C’est la méthode qui est utilisée lorsque le délai des 7 semaines est écoulé et elle est praticable jusqu’à 14 semaines de grossesse. C’est une pratique qui se déroule sous anesthésie générale et qui est plus invasive.

Prévenir les cystites et mycoses

Il est conseillé après chaque rapport sexuel, d’uriner pour prévenir le risque de cystite. C’est une infection urinaire, le plus souvent liée à la bactérie Escherichia Coli. Elle est naturellement présente dans l’organisme notamment au niveau du tube digestif. La cystite survient lorsque cette bactérie migre vers l’urètre et remonte dans la vessie et s’y développe. Les symptômes principaux sont :

  • Brûlures au moment de la miction ;
  • Sensation de pesanteur ou et douleurs au niveau du bas ventre ;
  • Besoin fréquent d’uriner sans avoir à évacuer beaucoup d’urine ;

La cystite touche de nombreuses femmes au cours de leur vie, car leur urètre est souvent plus court que celle des hommes, ce qui peut ne pas permettre une évacuation optimale des bactéries.

Le savais-tu ? Les poils pubiens jouent un rôle protecteur de la flore vaginal. En effet, ils empêchent les bactéries de s’y infiltrer, et protège aussi la peau du pubis et de la vulve qui est fragile. La flore vaginale repose sur un équilibre de différentes bactéries. Lorsque certaines sont présentes en trop grosse ou trop faible quantité, la flore est déséquilibrée et c’est à ce moment que peuvent se développer des mycoses. Elles provoquent des démangeaisons à l’intérieur du vagin et au niveau de la vulve ainsi que des odeurs désagréables. Elles ne sont pas considérées comme des IST mais elles peuvent être transmises par voie sexuelle. En cas de mycose, il faut également traiter le ou la partenaire. Les traitements se font par voie locale via des crèmes pour soulager les démangeaisons et des ovules à libération prolongée pour éliminer les champignons (en vente libre en pharmacie, et remboursé sur ordonnance). Pendant cette période de traitement, il faut impérativement utiliser un préservatif et dans l’idéal ne pas avoir de rapports sexuels. Mais des gestes préventifs simples existent pour prévenir des mycoses : ne pas avoir recours à des douches vaginales (le vagin est auto nettoyant et les odeurs vaginales sont normales), porter des sous-vêtements en coton, garder les poils pubiens pour qu’ils puissent assurer leur rôle barrière.

En cas de doute, consulte un professionnel de santé, l’automédication n’est pas recommandée et peut être contre-productive. 

BON A SAVOIR : les structures en santé sexuelle à connaître

Le centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) : ce sont des centres avec des professionnels de santé où tu peux te rendre gratuitement et anonymement pour te faire dépister ou te renseigner sur les infections sexuellement transmissibles. Depuis le COVID, beaucoup de centres sont accessibles sur rendez-vous uniquement. N’hésite pas à te rapprocher du CeGIDD le plus proche.

Le planning familial : Il existe des antennes dans toute la France, leur rôle est d’écouter, conseiller et accompagner les personnes concernant leur santé sexuelle (violences, IVG, contraception, et IST). Les plannings familiaux qui sont médicalisés peuvent proposer des dépistages, mais ce n’est pas le cas de tous.

Le centre de santé sexuelle : Il propose des accompagnements et du soutien sur toutes les questions liées à la vie affective et sexuelle.

Sources :

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cystite/reconnaitre-cystite
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/vaginite/que-faire-quand-consulter
https://www.ameli.fr/assure/actualites/avec-mon-test-ist-le-depistage-des-ist-est-plus-facile-depuis-le-1er-septembre
https://questionsexualite.fr/choisir-sa-contraception
https://arretonslesviolences.gouv.fr/besoin-d-aide/violences-sexuelles
https://ivg.gouv.fr/
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception-urgence/comprendre-contraception-urgence#:~:text=La%20contraception%20d’urgence%2C%20utilis%C3%A9e,dispositif%20intra%2Dut%C3%A9rin%20au%20cuivre.

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