Les addictions comportementales, jeux d’argent et de hasard 

L’addiction comportementale

L’addiction comportementale est aussi appelée « addiction sans substance ». Il s’agit de l’impossibilité à contrôler la pratique d’une activité. Parmi elles, on compte :

• Les jeux d’argent et de hasard
• Les jeux vidéo
• Le sexe
• Les achats compulsifs
• Le sport (la bigorexie)

Comme toute addiction, on retrouve parmi les symptômes :

• Des pensées obsédantes avant la pratique (craving)
• Une augmentation de la tolérance (un besoin de consommer ou miser plus, pour arriver au même effet)
• Une perte de contrôle dans son comportement
• L’abandon ou diminution d’autres activités au profit de l’activité
• Un changement de comportement
• Des conséquences négatives en lien avec la pratique (personnelles, familiales, financières, professionnelles).

Jeux d’argent et de hasard

En 2023, le chiffre d’affaires des jeux représentait 13 milliards d’euros. Les jeux de tirage et de grattage sont les plus fréquents suivis des paris sportifs.

Certains jeux revêtent un caractère addictogène comme les machines à sous, jeux de table, loterie… Plus le délai est court entre la mise et le résultat plus le pouvoir addictif du jeu s’avère fort. L’interface de certains jeux incitent aussi à rejouer notamment car elle laisse penser aux joueurs qu’il a « presque » gagné, entraînant ainsi une forte envie de refaire une partie, comme les machines à sous par exemple.  Passionnés de sport, on peut aussi être tenté de parier de l’argent sur le résultat d’un match.

L’addiction aux jeux fonctionnent en 6 phases : l’excitation, l’euphorie, la peur, la descente, l’angoisse, le regret et, le souhait de se refaire. Plusieurs facteurs expliquent l’attraction pour ces jeux :

• Des facteurs environnementaux : les salles de casino induisent un espace spatio-temporel peu défini qui plongent les joueurs hors du temps. On y est anonymes, et on ne se s’y sent pas jugés. Le bruit de pièces qui tombent dès que quelqu’un gagne incite à rester et à (re)tenter sa chance. Quant aux bars et PMU, ils créent une atmosphère conviviale incitant aussi à jouer. En outre, l’émergence de jeux en ligne permet de jouer à l’abri des regards et des jugements ;
• Des facteurs socio-démographiques : les personnes jeunes, à faible revenus, ou en difficultés sociales et familiales sont plus enclines à avoir un usage pathologique de cette pratique.

Si pour une majorité de personnes, les jeux d’argent et de hasard est récréative, une pratique excessive engendre des risques :

• Surendettement et appauvrissement;
• Rupture des liens familiaux et amicaux ;
• Désintérêt pour le travail ou les études ;
• Souffrance psychique.

Le trading de cryptomonnaie : une addiction comportementale en devenir ?

Popularisée dans les années 2010, la cryptomonnaie est un actif numérique qui s’appuie sur du blockchain (technologie de stockage et de transmission d’informations sans autorité centrale).

Son cours varie en fonction de l’offre et de la demande. Le « trading » consiste à vendre et acheter cette cryptomonnaie en misant sur sa volatilité. Bien que cela ne soit pas reconnu comme une addiction comportementale, on y retrouve les 6 phases évoquées ci-dessus et les mêmes symptômes que dans l’addiction. Certaines personnes sont plus à risque face au phénomène de trading, notamment les personnes présentant déjà une addiction aux jeux, ou les jeunes qui sont exposés à sa popularisation via de nombreux influenceurs sur les réseaux sociaux.

Conseils pour aider une personne dépendante aux jeux (ou toute autre addiction)

• Ouvrir le dialogue pour favoriser la compréhension ;
• Encourager la personne à se faire aider. Des CSAPA (Centres de soin en addictologie) sont présents dans de nombreuses villes et peuvent proposer un accompagnement gratuit et personnalisé ;
• Soutenir le joueur dans son arrêt. Arrêter n’est pas facile, l’entourage peut être une aide, mais parfois cela s’avère compliqué. On n’en parle pas assez, mais les proches peuvent aussi bénéficier d’un accompagnement par un CSAPA dans cette situation.