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Vie étudiante

Comment gérer le syndrome de l’imposteur ?

Publié le 9 avril 2025 Avril 2025

Tu as déjà eu l’impression de ne pas être légitime dans ce que tu fais ? D’avoir réussi un examen, décroché un stage ou un job sans vraiment le mériter ? Comme si tôt ou tard, quelqu’un allait découvrir que tu n’es pas à ta place ? Si c’est le cas, tu as peut-être déjà fait face au syndrome de l’imposteur. Ce phénomène, qui touche énormément d’étudiants et de jeunes professionnels, peut impacter la confiance en soi et freiner ton épanouissement personnel et professionnel. Heureusement, il est possible d’apprendre à le reconnaître et à le surmonter.


Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Le syndrome de l’imposteur, identifié pour la première fois en 1978 par les psychologues Pauline Clance et Suzanne Imes, désigne un sentiment de doute constant qui pousse une personne à croire qu’elle ne mérite pas ses réussites. Plutôt que d’attribuer ses succès à ses compétences et à son travail, elle a tendance à penser qu’elle a eu de la chance ou qu’elle a simplement trompé les autres sur ses capacités.

Ce phénomène est particulièrement fréquent chez les étudiants et les jeunes professionnels, qui peuvent avoir du mal à se sentir légitimes dans un monde où tout semble aller vite et où la comparaison avec les autres est omniprésente. Il est aussi plus courant chez les femmes, qui, en raison de stéréotypes de genre, peuvent avoir tendance à minimiser leurs compétences et à douter davantage d’elles-mêmes.

Le syndrome de l’imposteur peut être ponctuel ou chronique et se manifeste à travers plusieurs comportements :

  • La peur d’être “démasqué” : tu as l’impression que ton entourage finira par réaliser que tu n’es pas aussi compétent(e) qu’il le pense.
  • L’auto dévalorisation : malgré des retours positifs, tu as du mal à accepter les compliments et à reconnaître tes propres réussites.
  • La minimisation des succès : tu attribues tes réussites à des facteurs extérieurs comme la chance, les circonstances ou l’aide des autres, plutôt qu’à tes propres efforts.
  • L’auto-exigence excessive : tu ressens le besoin de travailler beaucoup plus que nécessaire pour prouver ta valeur et éviter d’être “découvert(e)”.

Pourquoi ce syndrome peut-il être un frein dans ta vie ?

Avoir des doutes est sain : cela permet de rester humble et motivé(e) pour progresser. Mais lorsque ce doute devient omniprésent, il peut freiner ton épanouissement personnel et professionnel.

D’abord, il peut impacter ta  confiance en toi  en te poussant à te sous-estimer en permanence. À force de penser que tu ne mérites pas ta place, tu peux finir par t’auto-saboter en refusant des opportunités par peur de ne pas être à la hauteur.

Ensuite, le syndrome de l’imposteur augmente le stress et l’anxiété. Il pousse souvent à un perfectionnisme excessif, où tu ressens le besoin de tout contrôler et de travailler sans relâche pour “prouver” que tu mérites ta réussite. Ce besoin de perfection peut mener à l’épuisement et, dans certains cas, à un burn-out.

Enfin, ce sentiment d’imposture peut affecter tes relations avec les autres. Par peur d’être jugé(e) ou “démasqué(e)”, tu peux avoir tendance à éviter certaines responsabilités, à refuser de demander de l’aide ou à t’isoler. Ce manque de communication peut freiner ton apprentissage et ton intégration dans une équipe.

Comment apprendre à gérer le syndrome de l’imposteur ?

La bonne nouvelle, c’est que ce syndrome n’est pas une fatalité. En prenant conscience de son existence et en adoptant les bons réflexes, tu peux progressivement reprendre confiance en toi et en tes compétences.

1. Reconnaître tes pensées limitantes

La première étape pour surmonter le syndrome de l’imposteur est de prendre conscience de tes pensées négatives et d’apprendre à les déconstruire. Plutôt que de te dire “J’ai réussi par chance”, essaie de remplacer cette pensée par “J’ai travaillé dur et j’ai mérité cette réussite”.

Fais la liste de tes réalisations concrètes et des efforts que tu as fournis pour y parvenir. Garde cette liste sous la main et relis-la chaque fois que tu doutes de toi.

2. Accepter les compliments et les succès

Si tu as tendance à minimiser tes réussites, force-toi à les reconnaître. Lorsque quelqu’un te félicite, évite de répondre “Oh, ce n’est rien, c’était facile”. Apprends à dire simplement “Merci”. C’est une manière d’entraîner ton cerveau à associer tes réussites à ton propre mérite plutôt qu’à des facteurs externes.

3. Ne pas se comparer aux autres

Dans un monde où les réseaux sociaux mettent en avant les réussites de chacun, il est facile de croire que tout le monde fait mieux que toi. Pourtant, ce que tu vois est souvent une version filtrée de la réalité : les échecs et les efforts en coulisses restent invisibles.

Plutôt que de te comparer aux autres, focalise-toi sur ta propre progression. Chacun avance à son rythme et la réussite n’a pas de modèle unique. Prends le temps de noter tes avancées, même petites, pour réaliser tout le chemin parcouru. Et si la comparaison devient trop pesante, fais une pause avec les réseaux sociaux pour te recentrer sur toi-même.

4. Accepter l’échec comme une étape normale

Le syndrome de l’imposteur est souvent alimenté par une peur excessive de l’échec. Tu peux avoir l’impression que le moindre revers prouve ton incompétence, alors qu’en réalité, l’échec fait partie de tout apprentissage. Aucune réussite ne se construit sans obstacles, et même les personnes les plus accomplies ont connu des revers avant d’y parvenir.

Plutôt que de voir un échec comme un signe que tu n’es “pas assez bon(ne)”, considère-le comme une opportunité de progresser. Demande-toi ce que cette expérience peut t’apprendre et comment tu peux t’améliorer pour la prochaine fois. D’ailleurs, dans de nombreux domaines, l’échec est non seulement accepté, mais aussi prévu : par exemple, dans le cadre de certains projets, des assurances comme la responsabilité civile existent justement pour couvrir d’éventuelles erreurs ou imprévus. Cela montre bien que l’échec fait partie du parcours normal et qu’il ne remet pas en question ta valeur.

Si tu veux en savoir plus, nous te conseillons la lecture « les vertus de l’échec » de Charles Pépin, un livre facile à lire, petit traité de sagesse qui permet de changer notre regard sur l’échec et nous met sur la voie d’une authentique réussite.

5. Savoir dire non à la surcharge de travail

Beaucoup de personnes souffrant du syndrome de l’imposteur ont tendance à accepter trop de responsabilités pour prouver leur valeur. Pourtant, apprendre à fixer des limites est essentiel pour éviter l’épuisement.

Apprendre à savoir dire non est une compétence précieuse qui t’aidera à préserver ton équilibre mental et physique.

6. Se faire accompagner si nécessaire

Si le syndrome de l’imposteur t’empêche d’avancer et impacte fortement ta confiance en toi, il peut être utile d’en parler à un professionnel de la santé mentale. Un psychologue peut t’aider à identifier les schémas de pensée négatifs et à adopter des stratégies adaptées pour reprendre confiance en toi.

Le syndrome de l’imposteur est une expérience courante qui peut toucher tout le monde, des étudiants aux professionnels expérimentés. Si ce sentiment peut être paralysant, il est possible de le gérer et de s’en libérer en travaillant à une meilleure perception de soi et de ses compétences.

L’important est d’apprendre à reconnaître ta valeur, accepter tes réussites et cesser de te comparer aux autres. Avec du temps, du travail et les bons outils, tu peux progressivement renforcer ta confiance en toi et avancer plus sereinement dans ta vie.

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