Cystite après un rapport : causes et solutions
Juillet 2025
Tu viens de passer un moment agréable avec ton partenaire, et quelques heures plus tard, c’est l’enfer : envie d’uriner toutes les cinq minutes, brûlures insupportables, sensation de lourdeur dans le bas-ventre… Si ça t’est déjà arrivé, tu souffres peut-être d’une cystite post-coïtale. Ce problème est fréquent, surtout chez les jeunes femmes, mais il existe des solutions pour la prévenir et la traiter efficacement. Dans cet article, on t’explique pourquoi la cystite peut survenir après un rapport, comment la reconnaître et surtout comment t’en protéger pour ne plus avoir à redouter tes moments d’intimité. Dans cet article, on t’explique pourquoi la cystite peut survenir après un rapport, comment la reconnaître et surtout comment t’en protéger pour ne plus avoir à redouter tes moments d’intimité.

Cystite après rapport : pourquoi ça arrive ?
La cystite post-coïtale est une infection urinaire qui survient après un rapport sexuel. Contrairement à ce que tu pourrais penser, elle n’est pas une infection sexuellement transmissible (IST) et elle ne vient pas de ton partenaire. En réalité, c’est une auto-contamination : les bactéries naturellement présentes autour de l’anus et sur la peau remontent l’urètre jusqu’à la vessie à cause des frottements et des mouvements pendant l’acte.
L’urètre, ce petit canal qui relie ta vessie à l’extérieur de ton corps, est particulièrement court chez la femme (3 à 4 cm), ce qui facilite l’entrée des bactéries. La plus fréquente ? Escherichia coli, une bactérie normalement présente dans ton intestin mais qui, une fois dans la vessie, provoque une inflammation et les symptômes bien connus de la cystite.
Les facteurs qui augmentent le risque de cystite post-coïtale :
- Une nouvelle relation : ton corps n’est pas encore habitué aux bactéries de ton/ta partenaire.
- Des rapports fréquents : plus il y a de frottements, plus le risque augmente.
- L’utilisation de spermicides : ils déséquilibrent la flore vaginale et facilitent la prolifération des bactéries.
- Un manque d’hydratation : si tu bois peu, ta vessie ne se vide pas assez souvent, ce qui favorise l’infection.
- Une hygiène intime excessive : trop laver la zone intime avec des produits agressifs détruit ta flore protectrice.
Quels sont les symptômes d’une cystite après rapport ?
Si, quelques heures après un rapport, tu ressens une ou plusieurs de ces sensations, il y a de fortes chances que ce soit une cystite post-coïtale :
- Brûlures en urinant
- Envies pressantes et fréquentes d’aller aux toilettes, même pour quelques gouttes
- Sensation de lourdeur ou de douleur dans le bas-ventre
- Urine trouble et/ou malodorante
- Parfois, du sang dans les urines (ce n’est pas grave, mais ça peut impressionner)
La cystite post-coïtale apparaît généralement entre 12 à 24 heures après le rapport. Si tu ressens ces symptômes, ne laisse pas traîner. Une infection urinaire non traitée peut, dans de très rare cas, remonter jusqu’aux reins et provoquer une pyélonéphrite, une infection beaucoup plus sérieuse.
Comment prévenir la cystite après un rapport ?
Adopter quelques réflexes simples avant et après tes rapports peut vraiment faire la différence.
Les bons gestes à adopter
- Bois beaucoup d’eau : l’hydratation est essentielle. Plus tu bois, plus tu urines, ce qui aide à éliminer naturellement les bactéries avant qu’elles ne s’installent. Vise au moins 1,5 L par jour.
- Urine après chaque rapport : aller aux toilettes juste après un rapport permet d’évacuer les bactéries qui auraient pu remonter dans l’urètre. Essaie de ne pas attendre plus de 15 minutes après l’acte.
- Adopte une hygiène intime adaptée : lave-toi une fois par jour avec un savon doux au pH neutre (pas plus, au risque de détruire ta flore naturelle), essuie-toi toujours d’avant en arrière et proscrit les douches vaginales (Le vagin est auto-nettoyant) ainsi que et évite les produits parfumés.
- Privilégie des sous-vêtements en coton : les strings en synthétique favorisent la transpiration et l’humidité, un environnement parfait pour les bactéries.
- Mange des aliments protecteurs : la cranberry (canneberge) est réputée pour empêcher les bactéries d’adhérer à la paroi de la vessie. Prendre un complément alimentaire anti-adhérentiel (qui empêche l’adhérence de micro-organismes comme les bacteries) ou boire du jus de cranberry sans sucre ajouté peut être une bonne prévention. Attention, pour que la cranberry (canneberge) fonctionne, il faut une dose de 36mg de PACs (proanthocyanidines).
Il existe aussi des traitements naturels comme le D-mannose, un sucre qui empêche les bactéries d’adhérer à la vessie.
- Évite les spermicides : si tu utilises un moyen de contraception avec spermicide, sache que ces produits peuvent favoriser les infections urinaires. Parles-en avec un professionnel de santé pour trouver une méthode de contraception d’urgence mieux adaptée à ton corps.
- Alterne les pratiques sexuelles avec précaution : si ton partenaire passe d’un rapport anal à un rapport vaginal, assurez-vous d’avoir une hygiène irréprochable (nettoyage entre chaque pratique, utilisation d’un préservatif différent).
Si malgré toutes ces précautions, tu fais des cystites post-coïtales fréquentes, ton médecin peut te prescrire un antibiotique préventif à prendre après chaque rapport.
Que faire si tu as une cystite après un rapport ?
Si malgré toutes les précautions, tu ressens les symptômes d’une cystite après un rapport, ne laisse pas traîner et agis rapidement pour éviter qu’elle ne s’aggrave.
1. Bois beaucoup d’eau pour éliminer les bactéries
C’est la première chose à faire dès que tu ressens les premières gênes. Boire au moins 2 litres d’eau par jour aide à diluer l’urine et à éliminer plus rapidement les bactéries présentes dans la vessie. Plus tu urines, moins elles ont le temps de s’accrocher à la paroi de la vessie et de proliférer.
2. Apaise la douleur avec un anti-inflammatoire
Si tu ressens une sensation de brûlure intense ou une douleur au niveau du bas-ventre, tu peux prendre un anti-inflammatoire léger, comme l’ibuprofène, pour réduire l’inflammation et soulager la douleur. Il est aussi possible d’appliquer une bouillotte tiède sur ton ventre pour détendre les muscles et apaiser l’inconfort. En revanche, évite l’aspirine si tu vois du sang dans tes urines, car elle peut aggraver le saignement.
3. Consulte un médecin pour confirmer l’infection
Même si les symptômes ressemblent à ceux d’une cystite, seul un test urinaire peut confirmer l’infection. Tu peux utiliser une bandelette urinaire trouvable en pharmacie ou parapharmacie (sans ordonnance). Si tu fais des cystites à répétition, ton médecin peut aussi te prescrire un examen plus approfondi pour vérifier qu’il n’y a pas de cause sous-jacente.
4. Suis bien ton traitement antibiotique
Si ton médecin confirme une infection urinaire, il te prescrira probablement un antibiotique à prendre sur un ou plusieurs jours. Même si tu te sens mieux dès le premier jour, suis bien la durée du traitement jusqu’au bout, sinon l’infection risque de revenir plus forte.
5. Ne fais pas d’automédication
Tu pourrais être tenté(e) de prendre un antibiotique que tu as déjà à la maison ou que quelqu’un d’autre t’a conseillé, mais c’est une très mauvaise idée. Prendre un antibiotique inadapté risque d’aggraver la résistance bactérienne, ce qui signifie qu’à long terme, les traitements seront moins efficaces contre tes infections. Résultat : tu risques de faire des cystites encore plus compliquées à soigner.
Si tu fais des cystites à répétition, parle-en à ton médecin. Il pourra t’aider à trouver des solutions adaptées, comme une prise préventive de certains traitements après les rapports, des probiotiques pour rééquilibrer ta flore intime ou d’autres alternatives naturelles pour limiter les récidives.
Et si ça revient souvent ?
Certaines personnes sont plus sujettes aux infections urinaires que d’autres. Si tu fais plus de 4 cystites par an, il est conseillé de faire un ECBU (analyse d’urine) à 2 reprises et de consulter un spécialiste notamment un infectiologue.
Un médecin pourra évaluer si :
- Un déséquilibre de ta flore vaginale favorise les infections.
- Un problème anatomique (urètre trop court, mauvaise vidange de la vessie, ou encore des brides hyménéales (restes de l’hymen déchiré)) est en cause.
- Un changement de contraception peut être une solution (éviter les spermicides).
Parfois, le médecin te proposera une prévention antibiotique à chaque rapport, idéalement pendant une durée de quelques semaines, le temps d’améliorer d’autres facteurs en cause.
Aussi, il arrive que c’est en raison d’une sécheresse vaginale que les infections reviennent, dont les causes peuvent être variées. Il faudrait donc bénéficier de crèmes hydratantes spécifiques (acide hyaluronique).
La prise plusieurs mois d’anti-adhérentiels peut être utile ou d’une phyto-thérapie adaptée.
Il arrive que la répétition des cystites crée une vraie anxiété d’anticipation qui pourra bénéficier de pratiques de gestion du stress comme la sophrologie ou l’auto-hypnose (Claire Mention et al., Hegel, 2021).
En parallèle, tu peux demander une prise en charge adaptée via ta mutuelle santé, qui peut couvrir certaines consultations ou traitements.
La cystite après rapport peut être un vrai calvaire, mais tu n’es pas seul(e). En adoptant quelques gestes simples et en restant à l’écoute de ton corps, tu peux limiter les risques et éviter que cela ne gâche ta vie intime.
Prendre soin de ta santé sexuelle, c’est essentiel. Si tu as des doutes, n’hésite pas à consulter un médecin ou à te renseigner sur la sexualité positive pour vivre ta vie intime sans stress ni douleur.
Référence bibliographique :
Claire Mantion, Brigitte Dunais, Michel Benoit, Véronique Mondain : L’hypnose comme outil thérapeutique dans les cystites récidivantes : une étude pilote ; Hegel Vol. 11 N° 4 – 2021.
Article rédigé avec le concours de Véronique Mondain, médecin infectiologue au CHU de Nice.
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