Qu’est-ce que la dysménorrhée (ou douleurs menstruelles) ?
Avril 2025
Quand on parle de règles douloureuses, il arrive qu’on entende le terme “dysménorrhée”. Derrière ce mot un peu complexe se cache un phénomène que beaucoup de personnes menstruées connaissent : des douleurs plus ou moins intenses au bas-ventre avant ou pendant les règles. Si tu es étudiante, avec un emploi du temps souvent chargé, ces douleurs peuvent vraiment impacter ton quotidien. Dans cet article, nous allons parler de ce qu’est la dysménorrhée, quelles en sont les causes (primaire ou secondaire), comment reconnaître les symptômes, et surtout comment la soulager ou la traiter. L’idée, c’est de mieux comprendre ce que ton corps traverse, pour te permettre de prendre des décisions éclairées concernant ta santé.
Définition : quand parle-t-on de dysménorrhée ?
La dysménorrhée correspond à des douleurs menstruelles qui surviennent généralement juste avant ou pendant les règles. Ces douleurs se manifestent souvent sous forme de crampes dans le bas-ventre (voire dans tout l’abdomen ou le bas du dos). Elles peuvent être d’intensité variable : certaines personnes ressentent une gêne légère qui ne les empêche pas de vaquer à leurs occupations, tandis que d’autres doivent s’aliter à cause de douleurs très fortes et parfois accompagnées de nausées, de fatigue ou même de vertiges.
On distingue deux formes principales :
- La dysménorrhée primaire : elle survient dès l’adolescence ou quelques années après les premières règles (souvent sans cause gynécologique sous-jacente).
- La dysménorrhée secondaire : elle est liée à une pathologie ou une anomalie de l’appareil reproducteur (endométriose, adénomyose, fibromes, etc.).
Même si la dysménorrhée est fréquente et considérée par certains comme “normale”, ce n’est pas une fatalité : il existe des moyens de soulager ces douleurs et, surtout, de s’assurer qu’elles ne cachent pas d’autres problèmes de santé.
Dysménorrhée primaire : des douleurs souvent liées aux prostaglandines
Un mécanisme biologique
La forme la plus courante est la dysménorrhée primaire, qui apparaît généralement durant l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Dans ce cas, les douleurs sont notamment dues à la production excessive de prostaglandines par la muqueuse utérine (l’endomètre). Ces substances chimiques provoquent des contractions de l’utérus afin d’expulser l’endomètre qui se détache pendant les menstruations.
Chez certaines personnes, ce processus s’avère plus intense : l’utérus se contracte de manière prononcée, ce qui peut entraîner des crampes douloureuses dans l’abdomen, le dos, voire les cuisses. C’est un peu comme un muscle qui se contracte trop fort et finit par faire mal.
Des “règles abondantes” parfois associées
Les règles abondantes peuvent accompagner la dysménorrhée primaire. Plus l’endomètre est épais, plus la production de prostaglandines peut être importante, ce qui augmente à la fois la quantité de sang et l’intensité des contractions. Toutefois, toutes les personnes concernées par des règles abondantes ne souffrent pas systématiquement de douleurs extrêmes. Chaque corps est différent, et il est donc essentiel d’apprendre à reconnaître tes propres signaux.
Facteurs aggravants
- Le stress : période d’exams, job étudiant, gestion de la vie quotidienne… quand la pression s’accumule, certaines douleurs peuvent être plus fortes.
- Le manque de sommeil : si tu es fatigué(e), ton seuil de tolérance à la douleur baisse et tu peux ressentir plus intensément les crampes menstruelles.
- Des aliments ou stimulants : la caféine ou la nicotine, par exemple, peuvent parfois accentuer les contractions utérines.
Dysménorrhée secondaire : quand les douleurs sont le signe d’une autre pathologie
Les causes les plus fréquentes
La dysménorrhée secondaire désigne des douleurs menstruelles dues à une cause clairement identifiée. Parmi les plus courantes, on trouve :
- L’endométriose : présence d’un tissu semblable à celui de l’endomètre en dehors de l’utérus (par exemple sur les ovaires, les trompes, voire sur la paroi pelvienne). Elle peut provoquer des douleurs très intenses, des règles abondantes et parfois même des douleurs pendant les rapports.
- L’adénomyose : c’est lorsque le tissu endométrial s’infiltre à l’intérieur même de la paroi musculaire de l’utérus (myomètre). Les saignements peuvent alors être plus importants, et les contractions plus douloureuses.
- Les fibromes utérins : ces tumeurs bénignes (non cancéreuses) peuvent déformer la cavité utérine et augmenter la douleur et le volume des saignements.
- Les anomalies ou malformations (canal cervical étroit, utérus mal positionné, etc.).
- Les infections pelviennes : certaines infections gynécologiques (par exemple, la maladie inflammatoire pelvienne) peuvent causer des douleurs au moment des règles.
Des symptômes qui doivent t’alerter
Si tu remarques que tes règles deviennent soudainement très douloureuses alors qu’elles ne l’étaient pas avant, ou si la douleur s’intensifie au fil des mois, il peut s’agir d’une dysménorrhée secondaire. De même, des symptômes persistants comme une douleur pelvienne chronique, un inconfort pendant les rapports sexuels, une fatigue extrême ou des saignements irréguliers méritent une consultation. Le plus important, c’est d’écouter ton corps : ce n’est pas parce que la douleur est fréquente qu’elle est “normale”.
Comment reconnaître les symptômes de la dysménorrhée ?
Les douleurs liées à la dysménorrhée sont parfois décrites comme des crampes ou des élancements dans le bas-ventre, se propageant jusqu’au bas du dos ou dans les cuisses. Chez certaines personnes, elles s’accompagnent de :
- Nausées ou vomissements
- Fatigue intense
- Vertiges
- Maux de tête
- Ballonnements
- Douleurs lombaires
La douleur peut débuter juste avant les règles (phase prémenstruelle) et durer de quelques heures à plusieurs jours. Elle peut aussi fluctuer d’un cycle à l’autre : un mois relativement supportable, le suivant atrocement douloureux.
Diagnostic et examens à envisager
La visite chez le médecin ou le gynécologue
Si tes douleurs sont régulières, handicapantes ou s’intensifient, il est important de consulter. Un généraliste ou un gynécologue pourra :
- T’interroger sur la nature et l’intensité de tes symptômes, la fréquence de tes douleurs, l’éventuelle présence de règles abondantes, etc.
- Procéder à un examen clinique ou gynécologique pour déceler d’éventuelles anomalies (douleurs ciblées, masse palpable, etc.).
- Prescrire des examens complémentaires : échographie pelvienne, IRM, voire hystéroscopie (pour visualiser l’intérieur de l’utérus).
L’utilité d’un suivi régulier
Parfois, une seule consultation ne suffit pas à poser un diagnostic clair, surtout si le médecin soupçonne une endométriose ou une autre pathologie plus complexe. Dans ces cas-là, un suivi sur plusieurs mois peut être nécessaire, avec des examens répétés à différents moments de ton cycle menstruel . N’hésite pas à prendre des notes sur tes ressentis (intensité de la douleur, durée, effets sur tes activités quotidiennes) pour les partager avec le professionnel de santé.
Les traitements médicaux pour soulager la dysménorrhée
Les traitements médicamenteux
- Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : ils réduisent la production de prostaglandines et soulagent efficacement de nombreuses personnes. Ibuprofène, naproxène, etc. sont souvent prescrits.
- Les antispasmodiques : ils aident à détendre les muscles utérins.
- La contraception hormonale (pilule, patch, anneau, etc.) : elle peut réguler, voire supprimer l’ovulation, et diminuer ainsi l’intensité des douleurs. Dans le cas d’une dysménorrhée secondaire (notamment endométriose), une pilule en continu ou un dispositif intra-utérin hormonal peut être proposé.
Les interventions chirurgicales éventuelles
En cas d’endométriose sévère, de fibromes importants ou d’anomalies de l’utérus, une chirurgie peut être envisagée pour retirer les lésions, réduire la taille des fibromes ou corriger une malformation. Ces interventions sont toutefois réservées aux situations dans lesquelles les traitements médicamenteux ne suffisent pas ou lorsque la pathologie l’exige.
Approches complémentaires et conseils de vie
Le rôle du mode de vie
- Alimentation équilibrée : certains régimes riches en fibres, fruits et légumes (omégas-3, par exemple) peuvent aider à modérer l’inflammation.
- Activité physique régulière : un exercice modéré (marche, natation, yoga) contribue à relâcher les tensions musculaires et à libérer des endorphines, antidouleurs naturels.
- Gestion du stress : la méditation, la sophrologie ou le simple fait de s’accorder des pauses peuvent alléger les tensions (et donc parfois la douleur).
Les astuces pratiques du quotidien
- Chaleur locale : poser une bouillotte tiède (pas brûlante) sur le bas-ventre ou dans le bas du dos peut soulager les crampes.
- Position antalgique : s’allonger sur le côté ou mettre ses jambes en position fœtale peut parfois réduire la pression sur la zone pelvienne.
- Massage léger : masser doucement la zone douloureuse avec des mouvements circulaires peut relâcher les muscles contractés.
Ne pas négliger la dimension psychologique
Souffrir régulièrement, ça joue aussi sur le moral. Certains témoignages font état de sentiment d’isolement (“pourquoi je suis la seule à souffrir autant ?”), de stress accru pendant les études ou les stages, etc. N’hésite pas à en parler à un proche, une amie, ou même à un professionnel de santé mentale si tu sens que cela pèse sur ton quotidien.
Pourquoi une bonne mutuelle santé peut faire la différence
Quand on est étudiant, on a parfois l’impression de ne pas avoir besoin d’une bonne protection santé. Pourtant, des consultations répétées (gynécologue, échographies, spécialistes), la prise de certains traitements, ou même une éventuelle intervention chirurgicale peuvent rapidement générer des frais importants. Une mutuelle santé adaptée à ta situation d’étudiant(e) peut :
- Prendre en charge une partie des frais de consultation spécialisée et d’examens complémentaires.
- Proposer des services de téléconsultation ou de soutien psychologique, utiles si tu n’as pas le temps de te rendre physiquement chez le médecin.
- Faciliter l’accès à certains traitements (médicaments, dispositifs contraceptifs) avec des taux de remboursement plus élevés que la Sécurité sociale seule.
Penses-y, surtout si tu souffres de dysménorrhée sévère et que tu prévois de réaliser plusieurs examens : le budget consacré à ta santé peut vite grimper et, à ce moment-là, tu seras heureuse d’être bien protégée.
Nos conseils pour concilier études et douleurs menstruelles
Organise ton emploi du temps
Si tu sais que tes douleurs sont souvent plus fortes le premier ou le deuxième jour des règles, essaie d’anticiper au mieux (dans la limite du possible) en prévoyant des révisions plus légères ou en décalant certaines activités. Bien sûr, tout le monde ne peut pas s’organiser autour de ses règles, mais réfléchir à des aménagements peut réduire le stress et le découragement.
Parle à ton entourage
Souvent, on a peur d’en parler, de peur que ça paraisse “trop intime” ou que les autres ne comprennent pas. Or, un(e) prof ou un(e) ami(e) peut se montrer compréhensif et t’aider à trouver des solutions de secours (prendre un cours en photo si tu ne peux pas être en classe, reporter un petit exposé, etc.). C’est en brisant le tabou autour des douleurs menstruelles qu’on améliore la prise en charge et la solidarité.
Ne pas hésiter à demander un avis médical supplémentaire
Si, malgré tout, la douleur te paralyse ou s’aggrave au point d’impacter tes études, n’hésite pas à demander un deuxième avis médical. Un médecin peut passer à côté de certaines pathologies (l’endométriose est parfois difficile à diagnostiquer). Aie confiance en ton ressenti : si tu trouves que les douleurs sont anormales, il est légitime de chercher davantage d’explications.
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