Tips santé, bien-être

Les troubles bipolaires : Interview d’expert

Publié le 7 mars 2023 Mars 2023


troubles bipolaires interview

Les troubles bipolaires, autrement appelés troubles maniaco-dépressifs, touchent aujourd’hui environs 600 000 personnes en France. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ces troubles comptent parmi les 10 maladies les plus handicapantes ! Quels sont les symptômes ? Est-ce héréditaire ? Existe-t-il des traitements ? … En cette JOURNÉE MONDIALE DES TROUBLES BIPOLAIRES, le Docteur Fanny JACQ, psychiatre répond à toutes ces questions !

Docteur, qu’est-ce que la bipolarité, comment se caractérise-t-elle ?

La maladie bipolaire est un trouble chronique de l’humeur touchant environ 2% de la population générale. L’entrée dans la maladie se fait souvent en début d’âge adulte, mais souvent le diagnostic prend du temps, environ 8 ans avant de poser le bon diagnostic et de mettre en place le bon traitement. Cette maladie est caractérisée par une alternance d’épisodes d’euphorie de l’humeur, appelés « épisodes maniaques » et d’épisodes de tristesse de l’humeur appelés « épisodes dépressifs ».

Il existe plusieurs types de troubles bipolaires :

  • Trouble unipolaire si le patient présente uniquement des épisodes dépressifs à répétition.
  • Troubles bipolaires de type 1 si le patient présente surtout des épisodes maniaques (euphorie, insomnie, mégalomanie, excitation, logorrhée*)
  • Troubles bipolaires de type 2 si le patient présente une réelle alternance entre des épisodes maniaques et dépressifs.

L’intensité de la maladie est aussi importante. On parle de cyclothymie pour une forme atténuée de trouble bipolaire (l’intensité des épisodes est moindre), et de cycles rapides si l’alternance entre les épisodes dépressifs et maniaques est très rapide (quelques semaines).

L’hérédité joue-t-elle un rôle dans la transmission de la maladie ?

Oui tout à fait mais les causes sont multifactorielles. Il existe une prédisposition génétique mais il existe aussi des facteurs psychologiques et environnementaux (certaines personnalités, le stress, l’anxiété, le cannabis, l’alcool, certains événements de vie…) . L’origine précise de ce trouble n’est pas encore définie.

Quels sont les impacts de la maladie sur la santé, la vie sociale et familiale du malade ?

L’impact de la maladie est important pour le patient et pour ses proches, surtout qu’elle a tendance à s’aggraver avec le temps avec des cycles plus courts et des dépressions plus nombreuses.
Tout va dépendre de la rapidité de prise en charge, de diagnostic, de traitement, mais également de la façon qu’a le patient de répondre aux traitements. Certaines personnes répondent très bien aux médicaments régulateurs de l’humeur et vont vivre une vie totalement normale. D’autres auront tendance à mal suivre leurs traitements ou à mal les supporter hélas.
Les épisodes dépressifs vont isoler les patients et avoir, à terme, des impacts sur leur mémoire ou leurs capacités cognitives. Des conduites addictives ( alcool, tabac, cannabis), des épisodes anxieux et des tentatives de suicide y sont malheureusement bien souvent associés.
Les épisodes maniaques à leur façon peuvent aussi isoler le patient car ils sont assez impressionnants: mégalomanie, conduites à risque, hyper-sexualité, désinhibition, dépenses excessives… Il peut être nécessaire de mettre la personne sous système de protection comme la curatelle ou la sauvegarde de justice. Quand le traitement est bien équilibré, le patient vit une vie normale, on connait des personnalités connues qui ont souffert d’un trouble bipolaire tout en conjuguant une carrière professionnelle exceptionnelle.

Comment peut-on diagnostiquer cette maladie et quels en sont les traitements ?

La principale façon de diagnostiquer cette maladie est un examen clinique avec un entretien psychiatrique très approfondie. Le diagnostic se fait de façon rétroactive d’ou le retard de prise en charge.
Une fois le diagnostic posé, l’urgence est de mettre en route un régulateur de l’humeur, le plus connu étant le Lithium. On essaie toujours de mettre un seul traitement, à la dose minimale possible.
Quand c’est nécessaire, on peut y adjoindre un anti-dépresseur, un anxiolytique ou un somnifère de façon ponctuelle.
La psychothérapie et la psychoéducation, afin d’accompagner le patient et sa famille, sont essentiels en complément des traitements. Cela permet d’optimiser son observance aux médicaments et de travailler sur les règles d’hygiène et de diététique (sommeil, alimentation…)

Docteur Fanny JACQ, psychiatre et co-fondatrice de Doctopsy, service de consultation dédié à la psychologie, la psychiatrie, la nutrition et l’addictologie.

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