Qu’est-ce que le cyberharcèlement ?
Avril 2024
Enfant, jeune ou adulte, chacun d'entre nous est susceptible d'être victime, témoin ou instigateur d’un cyberharcèlement. Quel que soit ton rôle dans cette situation, cette forme de violence entraîne des conséquences très graves. Il est ainsi important de bien connaître ce phénomène afin de mieux le prévenir, le dénoncer et accompagner les personnes concernées.

Cyberharcèlement, définition et exemple
Le site officiel du ministère de l’Éducation nationale, éducation.gouv.fr, définit le harcèlement comme étant « une violence répétée qui peut être verbale, physique et/ou psychologique ». Par extension, le cyberharcèlement se caractérise par l’utilisation d’outils de communication électronique pour perpétuer cette forme de violence.
Comment reconnaître le cyberharcèlement ?
Le cyberharcèlement ou la cyberviolence est un comportement répété ayant pour but d’humilier, de détruire ou de faire peur à quelqu’un. Comme le harcèlement scolaire, il se manifeste à travers des moqueries, des insultes, des menaces ou des chantages. Le harcèlement se manifeste aussi par la publication de contenus (photos, vidéos, captures d’écran…) où la victime est en mauvaise posture.
Un échange d’injures à la suite d’un accrochage n’est pas un harcèlement. Les propos dégradants et fréquents qui se fondent sur des caractéristiques de la victime (poids, couleur de peau, handicap, orientation sexuelle, appartenance sociale…) le sont.
Les menaces de type « Je fais mal à ton petit frère si tu ne viens pas au rendez-vous » sont à prendre au sérieux dès le départ. Il faut immédiatement demander de l’aide et alerter les autorités.
Où se passe le cyberharcèlement ?
Si tu as pu lire cet article, c’est que tu es connecté à Internet. Comme toi, les cyberharceleurs surfent sur le Web. Ils sont présents sur toutes les plateformes permettant de communiquer en ligne :
- Réseaux sociaux (Instagram, Snapchat, Twitch, TikTok, Facebook…) ;
- Messageries instantanées (WhatsApp, Messenger, Telegram, Signal, Viber…) ;
- Les blogs, les forums et les plateformes de jeux en ligne ;
- Etc.
Quelle est la motivation d’un cyberharceleur ?
Un individu qui te harcèle n’est pas un ami qui te veut du bien. Les causes les plus fréquentes du harcèlement sont :
- Le rejet de la différence ;
- Le désir pervers de voir souffrir la victime ;
- L’envie d’obtenir quelque chose (somme d’argent, rapport sexuel non consenti…) par le biais d’une menace ou d’une pression.
Les dangers du cyberharcèlement
Les conséquences du cyberharcèlement
La cyberviolence s’apparente à du harcèlement moral, il laisse des séquelles graves aux victimes :
- Mentalement, la personne se sent touchée et a l’impression de perdre tout contrôle sur la situation et sur sa vie ;
- Émotionnellement, elle se sent triste, humiliée et peut perdre tout intérêt même pour les choses qu’elle apprécie ;
- Psychologiquement, elle peut rencontrer des problèmes, comme une faible estime de soi, de l’anxiété, du stress, une dépression ou encore conduire au développement de troubles alimentaires (boulimie, anorexie…) ;
- Physiquement, elle est épuisée par le manque de sommeil pendant les longues nuits passées à ressasser ses problèmes.
Les impacts du cyberharcèlement sur la vie de la victime
La première conséquence est l’isolement social. La victime a tendance à se renfermer dans sa bulle. Le pire, c’est qu’elle ne parle de son cas à personne, même pas à un parent.
Pour un enfant ou un jeune, le cyberharcèlement peut conduire à la baisse des résultats scolaires. Le trouble anxieux l’empêche de se concentrer sur ses études. L’agression peut aussi conduire au décrochage scolaire lorsque la victime veut fuir ses bourreaux. Il arrive aussi qu’elle ne veuille plus retourner à l’école pour éviter l’humiliation subie.
Le harcèlement sur le lieu de travail affecte négativement la productivité de la victime. En se sentant martyrisée, cette dernière peut être amenée à déserter le milieu professionnel.
La torture morale, mentale ou physique due au harcèlement peut conduire au suicide. Tout cela a mené LMDE, La Mutuelle des Etudiants, à inclure dans son offre de protection juridique liée à la e-réputation, la prise en charge de la victime du cyberharcèlement.
La gravité du cyberharcèlement
L’effet du harcèlement sur Internet est aussi grave, voire pire que celui du harcèlement vécu en face à face :
- Il peut être difficile de démasquer l’harceleur s’il agit de manière anonyme ou prend une fausse identité ;
- La victime n’échappe pas à l’agression même si elle est à la maison, en vacances ou en congés ;
- La victime peut fuir ou appeler à l’aide lors d’une agression physique, mais si elle est intimidée par une menace en ligne, c’est elle-même qui va se livrer à son bourreau ;
- Les contenus circulant sur Internet peuvent être téléchargés et/ou partagés par d’autres personnes. Aussi, une photo ou vidéo compromettante se propage à une large audience et peut ressurgir à tout moment.
Cyberharcèlement : prévention et aide à la victime
Conseils pour se protéger du cyberharcèlement
Les séquelles laissées par le harcèlement numérique peuvent durer toute une vie. Il vaut donc mieux prévenir que subir.
- Tes publications doivent être accessibles aux « amis uniquement » ;
- Lorsque tu crées un compte personnel, ne remplis jamais les champs facultatifs ;
- Mets à jour régulièrement la protection de tes appareils (smartphone, ordinateur…) contre le piratage ;
- Ta liste d’amis ne doit contenir que des personnes que tu as rencontrées personnellement ;
- Évite de publier des contenus et des informations qui peuvent être utilisées pour te retrouver ou pour porter atteinte à ta réputation ;
- Si tu souhaites sexter, échanger des photos / vidéos de toi nu(e) : fais-le avec des personnes de confiance pour éviter les vengeances pornographiques après une rupture. ;
- Utilise le message privé (et non une publication) pour partager des informations personnelles que tu souhaites communiquer à un ami ;
- Configure tes réseaux sociaux de manière à ne pas afficher au public tes données personnelles (adresse, numéro de téléphone, date de naissance…) ;
- Si tu es parent, sensibilise ton enfant au sujet du cyberharcèlement et discute avec lui régulièrement au sujet de ce qu’il rencontre sur les réseaux sociaux.
Réflexes à adopter quand on est victime ou témoin d’un harcèlement
- Dès que les messages ou les comportements d’une personne t’incommodent, empresse-toi d’en parler à ton entourage ;
- Garde tout ce qui peut constituer une preuve (captures d’écran, historique d’appel…) permettant de coincer l’auteur ;
- Si tu fais l’objet d’une intimidation, dis-le vite à un adulte de confiance, appelle le service de police ou de la gendarmerie au 17 ;
- On te conseille d’aller voir un professionnel de la santé mental pour t’aider à aller de l’avant
- Tu peux aussi d’adresser au numéro gratuit 3020 « Non au harcèlement » ou au 0800 200 000 « Net écoute » prévu dans le cadre de la lutte contre le cyberharcèlement ;
- Si tu es au courant d’un acte de harcèlement subi par un proche, tu dois le signaler de la même manière qu’aux points numéro 2 et numéro 3 ;
- Sois à toujours à l’écoute d’une personne qui se plaint d’une violence faite à son encontre, il y va de sa santé mentale ;
- Si tu penses que tes comportements peuvent être pris comme du cyberharcèlement, arrête tout de suite et ne recommence plus. À noter qu’en France, le Code pénal prévoit contre l’harceleur, une sanction de 2 ans d’emprisonnement et le paiement d’une amende de 30 000 euros.
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